Bien souvent, on se rend compte à l’usage que la terrasse aménagée lors de la construction d’une maison ne répond pas en termes de surface à l’usage que l’on souhaite en faire. L’agrandissement d’une terrasse existante est une solution qu’il serait dommage de ne pas mettre en œuvre, d’autant plus que c’est l’occasion d’améliorer son esthétique et son confort.
Quelle extension pour quelle terrasse ?
Du type de la terrasse existante vont dépendre les modalités d’extension, les matériaux à employer, mais aussi les éventuelles autorisations à recueillir. Même si tout projet d’extension de terrasse est à adapter à la terrasse constituée, on distingue grossièrement deux grands types de terrasses principaux (hors la toiture-terrasse qui fait partie de la construction) :
- la terrasse de plain-pied avec le rez-de-chaussée qui est construite sur le sol (terrasse sur terre-plein) ;
- la terrasse surélevée par rapport au terrain naturel, c’est-à-dire sur pilotis ou sur murs et fondations (éventuellement en surplomb par rapport au rez-de-chaussée).
Important : il n’est question ici que d’extension de surface d’une terrasse, mais il faut savoir que la couverture (auvent, extension de toiture, etc.) d’une terrasse existante ou le projet de couverture d’une extension de terrasse modifie les modalités de prise en compte par rapport aux règles d’urbanisme et donc aux autorisations à recueillir et à l’imposition des emprises au sol.
Autorisations et précautions à prendre avant l’agrandissement d’une terrasse
Selon le type de terrasse, la prise en compte de sa surface originelle puis étendue diffère par rapport aux règles d’urbanisme et notamment dans les distinctions entre surface de plancher et emprise au sol.
Surface de plancher : la règle de base est celle qui indique que toutes les surfaces non closes et non couvertes, qu’elles soient en rez-de-chaussée ou en étage, ne font pas partie de la surface de plancher.
Emprise au sol : par contre, la superficie d’une terrasse même non close ni non couverte entre dans l’emprise au sol de la construction dès lors que sa projection verticale est possible.
En pratique, une terrasse de plain-pied (au sol ou sur terre-plein) n’ayant pas de projection verticale sur le sol n’est pas considérée comme une construction créant de l’emprise au sol. Au contraire, une terrasse surélevée sur muret ou pilotis (quelle que soit la hauteur de l’élévation) projette verticalement une emprise au sol qui s’ajoute à celle de la construction existante.
Dès lors qu’il y a création d’une emprise au sol supérieure à 5 m² (terrasse surélevée ou couverture d’une terrasse), une autorisation est requise. Il faut déposer une déclaration de travaux pour une création d’emprise au sol comprise entre 5 et 20 m² et un permis de construire si l’emprise au sol est supérieure à 20 m².
Bon à savoir : par principe, la construction d'une terrasse de plain-pied ne nécessite pas d'effectuer une déclaration préalable. Une exception est prévue pour les terrasses de plain-pied qui se situent dans le périmètre d'un site patrimonial remarquable, dans les abords des monuments historiques ou dans un site classé ou en instance de classement. Pour ces constructions, une déclaration préalable est obligatoire.
À noter : outre les éventuelles autorisations à recueillir, il est important de vérifier que l’extension de la terrasse n’aura pas d’incidences sur les vues directes entre deux propriétés. Ces vues directes sont très précisément réglementées par les articles 675 à 680 du Code civil des vues sur la propriété de son voisin.
Agrandir sa terrasse : la réalisation du projet
C’est selon le type de construction de la terrasse existante qu’il faudra définir les modalités de réalisation de l’extension.
S’il s’agit d’une terrasse de plain-pied, généralement maçonnée sur terre-plein, l’extension pour être au même niveau devra être confectionnée de la même façon en décaissant tout d’abord le sol avant d’y couler une chape sur treillis métallique. Les seules difficultés se résument à la hauteur du sol fini qui doit être de niveau avec la partie ancienne de la terrasse tout en ménageant une pente pour l’écoulement des eaux de pluie.Une fois le sol décaissé et afin de pouvoir couler proprement la chape de béton, il est conseillé de créer un coffrage perdu en parpaings (bloc béton) ou de poser au sol une ou plusieurs poutres de rive, afin de créer une bordure pérenne à la liaison fondations/sol meuble.
Pour une terrasse surélevée que l’on souhaite agrandir, la méthode de réalisation doit être identique à celle de la terrasse d’origine notamment quant à la structure et à la hauteur des pilotis. Dans ce cas aussi, placer des poutres de rive mises à la hauteur voulue sur les plots ou pilotis permet de confectionner rapidement le cadre support de la terrasse finie.
Quels que soient le matériau et la structure de la terrasse existante, le projet d’extension sera d’autant plus facilement réalisable qu’on en profite pour refaire l’intégralité du revêtement (dallage, lames de bois, pavage, etc.). On évite alors bon nombre de problèmes assez difficiles à maîtriser comme la pente d’écoulement des eaux de pluie, la mise à niveau parfaite de l’extension par rapport à l’existant, ainsi que la différence de texture ou de tons du revêtement.
Article
Agrandir sa terrasse seul ou avec un professionnel ?
Se lancer seul dans l’extension d’une terrasse de plain-pied ou surélevée réclame un minimum de connaissances et quelques moyens, notamment pour le décaissement du sol et/ou l’enfoncement des plots et pilotis. Il faut également penser à tout ce qui à trait à la structure : réalisation d’une chape, mise en place d’une ossature, manipulation d’éléments lourds.
À cet égard, confier la réalisation de l’extension à un professionnel est un gage de pérennité de la terrasse et d’intégration à l’existant sans avoir à se munir d’outillage spécifique et de matériaux à faire venir et à stocker (bétonnière, parpaings, poutres, sable, ciment...). Par la suite, le revêtement de la terrasse peut à son tour être assez facile à réaliser (lames de bois ou de composite sur lambourdes) ou réclamer un peu plus de technicité (dallage, carrelage, pavage).
Quel prix pour agrandir une terrasse ?
L’extension d’une terrasse en béton (généralement de plain-pied ou sur terre-plein) revient à environ 60-70 €/m² sans le revêtement décoratif, que la réalisation soit confiée à un terrassier, un chapiste ou un maçon.Des bétons colorés, lissés, imprimés ou décoratifs peuvent servir à la confection et à la décoration de la terrasse afin de se passer de revêtement ultérieur (dallage, pavage, habillage…). Un peu plus onéreux qu’un béton classique (> 75 €/m²), ces bétons peuvent venir recouvrir le dallage ou le pavage de la partie ancienne de la terrasse pour harmoniser l’ensemble tout en rattrapant d’éventuels défauts de surfaçage.
Une extension de terrasse surélevée sur pilotis revient à un peu plus de 250 €/m² s’il s’agit d’une extension en béton sans revêtement et à plus de 300 €/m² avec un béton décoratif qui ne nécessite pas de dallage, pavage ou habillage ultérieur.
L’extension en bois d’une terrasse par un professionnel dépend de la structure l’essence de bois utilisée : de 300 €/m² environ pour une terrasse bois au sol ou sur terre-plein à 450 €/m² pour une terrasse bois surélevée en bois exotique ou en composite.
Bon à savoir : il est toujours intéressant de voir auprès des fabricants de terrasses bois en kit si des modules tout faits peuvent venir s’ajouter à une terrasse existante. Des modules de terrasses bois en kit existent aussi bien en pose au sol ou sur terre-plein que pour une pose sur pilotis ou plots. Tout fabricant de terrasse en kit est généralement à même de fournir un kit adapté aux dimensions de l’extension à réaliser (surface, aspect, hauteur par rapport au sol).
Article